Devenir créateur de Mode Made In France: Marie-Lucie nous dit tout.

Bonjour Marie-Lucie, pouvez-vous nous parler de votre parcours? Bonjour, Pour moi tout a commencé à l’adolescence lorsque que ma m...

Bonjour Marie-Lucie, pouvez-vous nous parler de votre parcours?

Bonjour,
Pour moi tout a commencé à l’adolescence lorsque que ma maman m’a appris comment confectionner un vêtement. Depuis ce jour, la confection est devenue pour moi une évidence. J’ai terminé mon bac scientifique puis j’ai rejoint la formation “Métiers de la Mode” à Colmar pendant deux ans. J’ai ensuite passé un an dans une école de mode à Lyon. Après cela j’ai de suite eu l’envie de me lancer dans l’aventure. J’ai enchaîné les petits boulots pour mettre de l’argent de côté, puis j’ai créé mon entreprise qui s’appelait au départ “Marie-Lucie Créations” car j’ai commencé par proposer des confections uniques et sur mesure. Je me suis vite rendue compte que ce marché était très compliqué et l’idée de la collection de prêt-à-porter me trottait dans la tête depuis quelques temps. J’ai donc sauté le pas après un an d’activité dans le sur-mesure. Quand j’ai commencé à y travailler, le made in France a été pour moi une évidence. Je voulais proposer à mes futures clientes un vêtement de qualité qui dure dans le temps et en même temps je voulais être proche de la production. De plus, j’ai toujours eu un faible pour les dentelles. C’est pour cela que j’ai décidé d’en faire le fil conducteur de mes collections.
Et aujourd’hui, après un an de travail, me voilà.



Comment se passe votre journée-type en tant que créateur?


Ma journée type varie suivant les étapes de l’élaboration des collections. En ce moment, je suis en pleine promotion de cette première collection, c’est-à-dire moins de couture, mais beaucoup de démarchage, de mails, de rendez-vous, d’événements … Comme je débute, je dois donner toute mon énergie pour me faire connaître. Mais quand j’ai un peu de temps, je dessine beaucoup, je fais des planches d’inspirations pour les futurs modèles, je commence à monter des prototypes pour la suite et je fais des tests matières …


Comment choisissez-vous vos matières premières et où vous approvisionnez-vous?


Mes matière premières, je les trouve au salon Première Vision à Paris. Je pense que c’est un passage obligatoire quand on se lance dans le prêt-à-porter. On y trouve des professionnels du textile du monde entier et en quelques jours on peut découvrir toutes leurs collections. C’est également un endroit très inspirant et enrichissant car c’est l’occasion de se créer des contacts dans le milieu du textile. Pour ma première collection, j’ai sélectionné des matières confortables et assez classiques. Le sergé de coton donne un côté plus lourd et plus urbain que j’ai contrasté avec le chevron en lin et coton qui visuellement est très doux et poudré avec sa couleur rosée. Pour les dentelles, je ne sélectionne que des motifs géométriques ou abstraits pour donner un côté plus moderne.



Pensez-vous qu'il est possible aujourd'hui d'acheter 100% de matière première en Made In France?

Pour cette collection les matières viennent de France, d’Italie et d’Allemagne, mais pour la suite j’aimerais pouvoir me fournir en France uniquement. Je pense que c’est très faisable! Je ne suis qu’à ma première année d’activité dans le prêt-à-porter, mais j’ai pu remarquer qu’il y a une grande variété dans le textile français tant au niveau des matières que des tarifs. Tout dépend de la complexité du tissage ou du type d’ennoblissement. C’est pour cela qu’au début il faut très souvent faire des concessions!

Quelles sont vos inspirations pour votre collection?


C’est toujours une question difficile pour moi, car dans mon cas je parle plutôt d’état d’esprit. J’aime la simplicité et surtout la douceur. A partir de là, je peux m’inspirer de beaucoup de choses, que ce soit dans l’art ou la musique. Parfois une idée me vient juste en écoutant un morceau. Je reste toujours informée des tendances qui peuvent souvent faire surgir une idée, mais je ne dirais pas que je les suis vraiment. Je reste dans mon univers, qui est encore tout jeune et que j’espère faire évoluer au fil du temps. J’ai bien sûr mes petits préférés dans la mode comme Alexander Wang, Sonia Rykiel ou la marque “Joie” … 

Quelques indices pour votre prochaine collection? Quelles couleurs? Quels modèles?


Pour la suite je vais surtout compléter mon vestiaire, c’est-à-dire y ajouter des pièces de dessus, comme des manteaux ou des vestes et également faire quelques basiques. Il se peut aussi que quelques modèles de la collection actuelle soient retravaillés dans d’autres matières pour leur donner une vision complètement différente. Pour les matières, il y aura très certainement de la maille avec des aspects chinés et d’autres tissés aux aspects fondus pour toujours s’assortir à la dentelle.


Quels sont selon vous les obstacles de la création française?


Très honnêtement, l’obstacle que j’ai pu rencontrer à été le financement. Produire en France est un investissement qu’il ne faut pas prendre à la légère. J’ai longtemps hésité, car comme je débutais je ne pouvais pas me permettre d’avoir un stock trop important. Mais finalement je ne me voyais pas produire ailleurs. Le fait d’être proche de la confection de mes modèles était quelque chose d’important pour moi. Cela engendre bien sûr des pièces qui ont un certain prix, c’est pour cela qu’il faut assurer une bonne communication pour séduire les clientes et leur faire passer un message. Acheter une pièce de fabrication française c’est participer au développement de l’économie et acquérir un vêtement de qualité. Ce n’est bien sûr pas un achat de tous les jours, mais petit à petit cela relancera l’industrie française.

The French Galleries: Pourquoi avez-vous choisi de distribuer vos produits sur la place de marché? 

J’ai choisi cette plateforme pour son implication dans le souhait de faire connaître toutes ces marques françaises et de ce fait de les soutenir! Je l’ai également choisi pour son projet de rayonner à l’étranger. Avoir l’opportunité de se faire connaître dans d’autres pays est très important pour moi. La fabrication française reste un gage de qualité dans beaucoup de pays étrangers et distribuer le made in France dans le monde est indispensable pour relancer cette économie. Le fait que “The French Galleries” soit basé en Angleterre est déjà un vrai plus pour le rayonnement à l’étranger et leur concept est bien rodé! Je suis heureuse de participer à ce nouveau projet et je leur souhaite beaucoup de succès!

Un dernier mot pour la fin?

Pour terminer, je crois que je n’ai jamais été aussi épanouie que depuis que je fais ce métier. C’est un métier dur, surtout lorsqu’on débute mais j’espère le faire encore très longtemps! 

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